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ne compris mieux le sacerdoce, le pontificat de l’histoire ; je portais tout ce passé, comme j’aurais porté les cendres de mon père ou de mon fils.

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C’est dans ce religieux travail que l’outrage m’est venu chercher[1]

Cela eut lieu, il y a un an, le 7 avril 1842, après une leçon fort grave, où j’établissais contre les sophistes, l’unité morale du genre humain.

Le mot d’ordre était donné pour troubler les cours. Mais l’indignation du public effraya ces braves ; peu organisés encore, ils crurent devoir attendre l’effet tout puissant du libelle que le jésuite D. écrivait sur les notes de ses confrères, et que M. Desgarets, chanoine de Lyon, a signé, en avouant qu’il n’en était pas l’auteur.

Je n’aime guère la dispute. Je retombai toute une année dans mes préoccupations, dans mon travail solitaire, dans mon rêve du vieux temps… Ceux-ci, qui ne dormaient pas, se sont enhardis, ils ont cru qu’on pouvait impunément venir par derrière frapper le rêveur.

Il se trouvait cependant que, par le progrès de mon travail et le plan même de mon cours, je venais à eux.

  1. Nul autre professeur n’avait été encore troublé dans son enseignement. Les troubles de la Sorbonne n’ont eu lieu qu’un mois ou deux après, dans la même année, 1842.