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450 ORIGINESDUDROITFRANÇAIS cher le débiteur de la tombe tantôt, il est au milieu des flammes de l’enfer, ou sur la roue, ou pendu à une potence, et des corbeaux déchirent son cadavre. Cet usage ne fut aboli que par le recès de l’Empire en 1757.(VoyezSelchow,Elect.juris. Germ.,p. 336 ; G.) Couvrir le feu de son finatier, c’est le signe dit ban, saisie, et mainmise du seigneur du fief, quand son sujet ne lui paye pas ses droits et devoirs. Comme aussi l’on affigeun panonceau, l’on met un brandon, ou une croix, en signe de saisie1. Dans les Cou- tumes de différentes provinces, on se sert de l’expres- sion Brandonner l’héritage. qui est, quand on fait saisir ou arrêter les fruits pendants par les racines, en signede quoy on pique dans la terre un bâton garni de paille. Commeaussi on attache la porte d’une maison saisie un panonceau aux armes dit roy. On dépend aussi l’huis de la maison en signe de mainmise et d’exécution. Statuts de Fulcrand, archevêque de Bourges Quelquefoisils forcent les ecclésiastiquesà contribuer aux tailles, ils ferment leurs demeures, ou ils attachent par malice l’ouverture des portes la muraille, ou bien ils placent au travers de la porte un fil dont ils cachètent les deux bouts, afin qu’ils ne puissent entrer dans leurs maisons, et que, poussés à bout, ils comparaissentdevant eux et se conforment à leur volonté2. Pourront ledit seigneur Abbéet les siens, par eux-mêmesou par leurs gens, clore et fermer à clé les maisons desdits hommes3. 1. Cout.deSolle,tit.X,art.8. Laurière, l, 2. Carpentier, 475,Barreiare. 3. Carpentier, l, 980,PactuminterAymerdeNarb.et abbat.,anno 1317 ;Trésordeschartes,reg.61,cb.433.