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de personnes ; moi, j’étais seul à rouler ce rocher (hoc volvere saxum). Mais depuis, grâce à Silvestre et autres frères qui les défendirent vaillamment, j’ai compris que ce n’était rien autre chose que des impostures inventées par les flatteurs de Rome, pour faire perdre la foi aux hommes et s’emparer de leur bourse. Plaise à Dieu que je puisse porter les libraires et tous ceux qui ont lu mes écrits sur les indulgences à les bruler sans en laisser trace, en mettant à la place de tout ce que j’ai dit, cette unique proposition : Les indulgences sont des billevesées inventées par les flagorneurs de Rome.

« Après cela, Eck, Emser et leur bande vinrent m’entreprendre sur la question de la suprématie du pape. Je dois reconnaître, pour ne pas me montrer ingrat envers ces. doctes personnages, que la peine qu’ils se sont donnée n’a pas été perdue pour mon avancement. Auparavant, je niais que la papauté fût de droit divin, mais j’accordais encore qu’elle était de droit humain. Après avoir entendu et lu les subtilités ultra-subtiles sur lesquelles ces pauvres gens fondent les droits de leur idole, j’ai fini par mieux comprendre, et je me suis trouvé convaincu, que le règne du pape est celui de Babylone et de Nemrod, le fort chasseur. C’est pourquoi je prie instamment les libraires et les lecteurs (pour que rien ne manque aux succès de mes bons amis) de brûler également ce que j’ai écrit jusqu’ici sur ce point, et de s’en tenir à cette proposition : Le pape est le fort chasseur, le Nemrod de l’épiscopat romain. »

En même temps, pour qu’on sût bien qu’il s’attaquait