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PRÉFACE


Ce qu’on va lire n’est point un roman historique sur la vie de Luther, pas davantage une histoire de la fondation du luthéranisme. C’est une biographie, composée d’une suite de traductions. Sauf les premières années, que Luther ne pouvait raconter lui-même, le traducteur a eu rarement besoin de prendre la parole. Il n’a guère fait autre chose que choisir, dater, ordonner les textes épars. C’est constamment Luther qui parle, toujours Luther raconté par Luther. Qui serait assez hardi pour mêler ses paroles à celles d’un tel homme ? Il fallait se taire, et le laisser dire. C’est ce que l’on a fait, autant qu’il était possible.

Ce travail, publié en 1835, a été fait presque entièrement dans les années 1828 et 1829. Le traducteur de la Scienza nuova sentait vivement à cette époque le besoin de redescendre des théories aux applications, d’étudier le général dans l’individuel, l’histoire dans la biographie, l’humanité dans un homme. Il lui