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malade... Ils croient que les âmes seront tirées du Purgatoire dès qu’ils auront mis l’argent dans les coffres. Ils croient que l’indulgence est assez puissante pour sauver le plus grand pécheur, celui (tel est leur blasphème) qui aurait violé la Sainte-Mère de notre Sauveur ! Grand Dieu ! les pauvres âmes seront donc sous le sceau de votre autorité, enseignées pour la mort et non pour la vie Vous en rendrez un compte terrible, dont la gravité va toujours croissant...

« Qu’il vous plaise, noble et vénérable père, de lire et de considérer les propositions suivantes, où l’on montre la vanité des indulgences que les prédicateurs proclament comme chose tout à fait certaine. »

L’archevêque ne répondit pas. Luther, qui s’en doutait, avait le même jour, 31 octobre 1517, veille de la Toussaint, à midi, affiché ses propositions à l’église du château de Wittemberg, qui subsiste encore.

« Les thèses indiquées ci-dessous seront soutenues à Wittemberg, sous la présidence du révérend Martin Luther, etc. 1517 :

— Le pape ne veut ni ne peut remettre aucune peine, si ce n’est celles qu’il a imposées de son chef ou d’après les canons.

— Les canons pénitentiaux sont pour les vivants ; ils ne peuvent charger d’aucune peine l’âme des morts.

— Le changement de la peine canonique en peine du purgatoire est une ivraie, une zizanie ; évidemment les évèques dormaient quand on a semé cette mauvaise herbe.

— Le pouvoir de soulager les âmes du Purgatoire