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MAMELI

V


Un flot immense de poésie va et vient dans toute cette guerre, roule de l’Etna aux Alpes, des Alpes à Venise, à Rome. La grande patrie retrouvée, l’Antiquité ressuscitée, un ciel d’avenir entr’ouvert ! L’Italie, hier vieille et veuve, assise par terre dans la cendre, aujourd’hui jeune, debout, plus haute que le mont Blanc, et forte comme vingt armées C’était, pour ceux mêmes qui faisaient cette grandeur, un sujet de prodigieux étonnement. À travers le sang, les larmes, les bouleversements, les batailles, on sent partout, dans ce peuple italien de 1848, une forte et violente joie. Tout ce monde de ressuscités, à chaque coup, à chaque douleur, a poussé les chants, de la vie.

On regrettera à jamais que cette poésie guerrière n’ait point été recueillie. Mais qui avait le temps d’écrire ?

Remercions du moins les amis de notre jeune Mameli, ses compagnons d’armes, qui recueillirent à