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MAMELI

II


Quand l’Italie reçut cette commotion électrique de la mort des Bandiera, Mameli étudiait à Gênes. La nouvelle le frappa sur son banc, au collège, chez les Scolopes, instituteurs ecclésiastiques de la jeunesse italienne. Il apprit et leur mort sublime et ce qu’ils dirent au prêtre qui voulait les aider à mourir : « Nos œuvres, nous l’espérons, nous réconcilient avec Dieu plus que vos paroles. Gardez vos paroles pour prêcher à nos frères opprimés la religion de la liberté et de l’égalité.

Mameli alors se trouva poète et bégaya un chant ; celui même qu’il a publié deux ans après :

« Bien des fois, j’ai tenté pour vous un cantique sacré ; mais toujours le courroux me resserrait le cœur, mon chant finissait en sanglot… Non, une voix d’esclave ne dira pas l’hymne des forts… Libres un jour, nous pourrons vous nommer. »

Le poète enfant, dans ce beau chant d’une virilité