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HOCHE

Ils tuèrent neuf enfants qui s’en allaient à une école de marine.

Les royalistes introduits dans les Comités gouvernants de la Convention écrivaient : « Ce sont les terroristes qu’il faut désarmer » (terroristes, lisez : patriotes). Autrement dit désarmez les victimes !

Ces Comités crédules ; ayant de tels guides, n’entendaient pas les avis de Hoche ; ils entendaient les contes, les fables, les mensonges du rusé Cormatin. Il écrivait impudemment aux Comités : « Vous craignez les Anglais. N’ayez peur. Un seul mot de moi les renverra. » Cormatin protégeait la France !

Tout périssait. Le soldat affamé mangeait souvent de l’herbe. Canclaux était malade ; Hoche le devenait. Dans une lettre il avoue son chagrin, « sa misanthropie. »

Dès avril, Charette, le grand meneur de l’insurrection, avait dit qu’il n’acceptait la paix que pour gagner du temps. Cormatin, de son côté, écrit à un chef « qu’il faut dissimuler encore, endormir les républicains, n’agir que de concert avec tous les royalistes de France ». Et surtout, ce qu’il n’ose écrire, attendre la grande flotte anglaise que Puisaye, l’autre fourbe, a obtenue de Pitt ; et qui va ramener une armée d’émigrés.

Le 23 mai, un hasard livre à nos représentants ces lettres secrètes de Cormatin. Il est arrêté le 25. La guerre éclate le 26. Tout l’intérieur remue et la côte menace. Double embarras pour Hoche. Il faut qu’il se divise pour faire face aux chouans, protéger les villes, garder les routes. Et, d’autre part, il faudrait