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LES SOLDATS DE LA RÉVOLUTION


III


Ce n’était pas sans cause que l’on craignait pour l’avenir le pouvoir militaire. Mais on se trompait alors en ne voyant dans ces généraux que les hommes de la guerre. Leurs écrits, leurs paroles, tout ce qui reste d’eux, montre (nous l’avons dit) qu’ils furent citoyens avant tout, obéissant aux lois jusqu’à la mort. Ils leur auraient sacrifié plus que la vie, l’honneur vulgaire du monde. Un fait pour expliquer ceci.

Un des plus braves généraux de ces temps, Leveneur, fort dévoué à La Fayette, avait eu la faiblesse de le suivre à son départ. À quelques lieues, le bon sens lui revint, il retourna à son poste. En punition, on le refit soldat. Sans murmurer, il quitta l’épée, prit le sabre de simple hussard, et, par sa brillante valeur, remonta peu à peu, redevint général. C’est l’ami, le maître de Hoche.

Personne plus que Hoche ne proclama la dépendance du pouvoir militaire, la haine de ses abus, la souveraineté de la loi. Apprenant qu’un de ses offi-