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LES SOLDATS DE LA RÉVOLUTION

De cette façon, le bon capitaine continua de suivre l’armée, au milieu de ses camarades. Il restait là sous le drapeau, et ne manquait pas à l’appel. Toutes les fois qu’on l’appelait, le plus ancien grenadier répondait pour lui « Mort au champ d’honneur. »

La Tour d’Auvergne a été enterré non loin de la place où son ancêtre Turenne fut frappé à mort, non loin de celle où Marceau, son jeune camarade, a trouvé aussi son tombeau. Hoche n’est pas mort bien loin de là ; non plus que Meunier, le célèbre général de l’Académie des Sciences.

Ainsi la France républicaine semble avoir voulu, pour consacrer sa frontière, enterrer sur les bords du Rhin tout ce qu’elle eut de meilleur. Ses plus illustres guerriers elle les a déposés là. Elle les montre à l’Allemagne.

Leurs restes glorieux sont des reliques communes. Ils appartiennent au monde tout autant qu’à la France, ces généreux combattants du droit. Si l’on eût ouvert leurs cœurs, on y eût moins trouvé la guerre que la justice et l’humanité.