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AVERTISSEMENT

la patrie et pour le peuple. » Cette Légende d’or devait s’étendre à tous, au paysan, à l’ouvrier, à l’instituteur, à l’étudiant, etc. Chaque profession aurait ainsi son modèle, son patron, à honorer et à imiter de là le titre primitif Légendes de la Démocratie.

Cette grande conception, M. Michelet n’a pas eu le temps de la réaliser dans son ensemble. Le maître d’école Grainville, le seul héros civil qu’il ait raconté, a trouvé sa place dans I’Histoire du dix-neuvième siècle. Les légendes de La Tour d’Auvergne et de Desaix étaient terminées, mais celle de Hoche n’a été achevée que depuis. La vie de Mameli, écrite plus récemment, encore, était même restée jusqu’ici inédite. Tous ces héros sont des combattants par les armes et ont donné leur sang et leur vie pour la patrie et pour la liberté il a donc paru nécessaire de modifier le titre d’abord indiqué, et d’appeler le livre : Les Soldats de la révolution.

C’est en effet des soldats qu’il parle, et c’est aux soldats surtout qu’il s’adresse ; c’est à ce grand peuple muet des armées, qui a trop perdu de vue et ses origines et l’auguste mission qu’il eut à remplir « ne faire la guerre que pour fonder la paix ». Ici il la retrouvera tout entière, cette mission sainte, il se retrouvera lui-même ; il sentira, en lisant ce livre, se réveiller en lui l’âme du passé et s’agrandir le sentiment de la patrie. À qui donc la faire connaître et aimer, si ce n’est à ceux qui ont à défendre son territoire et à garder son honneur ? À qui, sinon à ceux-là, enseigner comment elle élève les plus humbles et par le sacrifice les mène à la gloire ?

Au lieu de tant d’almanachs ridicules ou vides, ce