répondit qu’il n’était pas traître, mais huissier de son métier, l’un des vainqueurs de la Bastille. C’était Stanislas Maillard.
Dès le matin, il avait utilement travaillé dans le faubourg Saint-Antoine. Les volontaires de la Bastille, sous le commandement d’Hullin, étaient sur la place en armes ; les ouvriers, qui démolissaient la forteresse, crurent qu’on les envoyait contre eux. Maillard s’interposa, prévint la collision. À la Ville, il fut assez heureux pour empêcher l’incendie. Les femmes promettaient même de ne point laisser entrer d’hommes ; elles avaient mis leurs sentinelles armées à la grande porte. À onze heures, les hommes attaquent la petite porte qui donnait sous l’arcade Saint-Jean. Armés de leviers, de marteaux, de haches et de piques, ils forcent la porte, forcent les magasins d’armes. Parmi eux, se trouvait un Garde-française, qui, le matin, avait voulu sonner le tocsin, qu’on avait pris sur le fait ; il avait, disait-il, échappé par miracle ; les modérés, aussi furieux que les autres, l’auraient pendu sans les femmes ; il montrait son cou sans cravate, d’où elles avaient ôté la corde… Par représailles, on prit un homme de la Ville pour le pendre ; c’était le brave Lefebvre, le distributeur des poudres au 14 juillet ; des femmes ou des hommes déguisés en femmes le pendirent effectivement au petit clocher ; l’une ou l’un d’eux coupa la corde ; il tomba, étourdi seulement, dans une salle, vingt-cinq pieds plus bas.
Ni Bailly, ni La Fayette n’étaient arrivés. Maillard va trouver l’aide-major général, et lui dit qu’il n’y a qu’un moyen de finir tout : c’est que lui, Maillard, mène les femmes à Versailles. Ce voyage donnera le