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LES FEMMES DE LA RÉVOLUTION

justice qu’il avait prise la veille, s’harmonisait entièrement au sentiment de l’Assemblée.

Une fraternité très franche éclata entre la Commune, la Convention et le peuple. Le président fit asseoir la Raison près de lui, lui donna, au nom de l’Assemblée, l’accolade fraternelle, et tous, unis un moment sous son doux regard, espérèrent de meilleurs jours.

Un pâle soleil d’après-midi (bien rare en brumaire), pénétrant dans la salle obscure, en éclaircissait un peu les ombres. Les Dantonistes demandèrent que l’Assemblée tînt sa parole, qu’elle allât à Notre-Dame ; que, visitée par la Raison, elle lui rendît sa visite. On se leva d’un même élan.

Le temps était admirable, austère et pur, comme sont les beaux jours d’hiver. La Convention se mit en marche, heureuse de cette lueur d’unité qui avait apparu un moment entre tant de divisions. Beaucoup s’associaient de cœur à la fête, croyant de bonne foi y voir la vraie consommation des temps.

Leur pensée est formulée d’une manière ingénieuse dans un mot de Clootz « Le discordant fédéralisme des sectes s’évanouit dans l’unité, l’indivisibilité de la Raison. »