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II. — L’auteur est-il excusable de croire qu’on peut aimer encore ? 
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Chiffres officiels sur la diminution des mariages, etc. — Quoique l’Europe soit malade, elle a quelque raison d’espérer. — La mort de l’empire romain fut précédée d’un grand obscurcissement et d’une défaillance d’esprit. Mais, ici, la lumière et l’invention augmentent. Depuis 1800, progrès moral dans le culte des morts et l’amour de la nature. L’immense majorité des Français et des Européens n’a aucune connaissance des vices à la mode. — Le jeune homme du monde ne peut espérer prendre une position forte qu’en concentrant mieux la vie et s’appuyant au foyer.
III. — La femme réhabilité et innocentée par la science 
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Tous les Pères, d’après les traditions hébraïques, condamnent la femme et la déclarent impure. — La chimie a constaté qu’elle est pure. — La physiologie a montré qu’elle est constamment une blessée, une malade. — À ce titre, elle a toujours, en justice, une grave circonstance atténuante. — La peine de mort ne peut être appliquée aux femmes. — Peut-on arrêter une femme enceinte sans risquer de faire deux assassinats ? — Les anciennes lois allemandes lui permettent de petits vols. — Vœu pour que chaque Cour d’assises ait l’assistance permanente d’un jury médical. — Il faut que la justice devienne une médecine, et que la médecine devienne une justice et une morale.
IV. — Des sources du livre de l'amour et de l’appui que la physiologie donne ici à la morale 
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Les littérateurs m’ont peu servi (Senancour, Balzac, etc.), mais beaucoup les médecins. — Sous des formes dures, cyniques et matérialistes, ils n’en ont pas moins fondé récemment une des plus grandes choses de l’âme, ce qu’on peut appeler (en ce qui concerne la femme) le dogme de la Pitié. Ils ont humanisé le mariage, écarté ce qu’il conservait de barbarie matérielle. — Ils ont démontré que ce que l’on appelait impureté est la blessure mensuelle de l’amour et la fécondité même. — Ils ont établi que, du plus bas au plus haut, des moindres êtres aux premiers, la fécondation n’est point chose éphémère, mais durable, souvent pour un long avenir. Principe physique qui consacre la fixité du mariage. — L’amour implique l’essor vers l’infini et l’élan dans l’éternité.