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VIII. — Médication du cœur 
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Énormes conséquences qu’entraîne l’adultère de la femme. — Généralement elle est bien loin de les prévoir, elle pèche par étourderie et en a souvent de cruels remords. — Exemple. — La cause la plus ordinaire de sa chute est l’ennui, l’oisiveté. — Ne l’abandonnez pas, quoi qu’elle ait fait. — La femme, s’étant donnée entièrement au mariage et se trouvant transformée par l’imprégnation, perd infiniment au divorce. — Ne la frappez jamais, quoi qu’elle ait fait. — Du cas où sa conscience lui fait désirer l’expiation. — Le meilleur remède est de la tirer des mauvais milieux, de l’épurer et de la renouveler, s’il se peut, par l’émigration.
IX. — Médication du corps 
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Après la pléthore et la passion vient l’affaiblissement et la maladie. — C’est l’épreuve forte de l’amour. — Raymond Lulle et M***. — Désolation de la femme qui craint d’être un objet de dégoût. — Le mari seul doit la soigner. — Elle gagne déjà beaucoup à se sentir enveloppée par lui et à s’épancher avec lui. — Nulle médication sans confession. — La raffermir contre la mort. — Le mari doit être son prêtre, et, s’il se peut, son médecin. — Lui seul la connaît parfaitement, parce qu’en grande partie il l’a faite. — Rien ne relève plus la malade que de voir qu’elle est toujours aimée et désirée.


LIVRE V. — Le rajeunissement de l’amour.


I. — Seconde jeunesse de la femme 
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Elle a déjà faibli quand l’homme est au plus haut point de sa force. — Les succès même de son mari le séparent d’elle. — Il est d’autant plus exposé aux tentations du monde. — Elle devient son auxiliaire zélé, et comme un jeune camarade pour le sérieux et pour le plaisir. — Elle comprend sa pensée la plus difficile, et elle la lui rend embellie.
II. — Elle administre, gouverne le régime et le plaisir 
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La bonne Circé. — Elle surveille et soigne religieusement l’alimentation de son mari. — Elle le préserve d’excès. — L’homme désire plus, et plus tard dans la vie. — Pour l’homme fatigué, attristé, plaisir c’est consolation. — Une bonne femme, c’est la gaieté, c’est l’enfant de sa maison et sa Divine Comédie.
III. — Elle affine l’esprit ou rend l’étincelle 
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L’épouse calme, harmonise l’esprit, donne toute lucidité aux facultés inventives. — Le Moyen-âge lui-même n’a fait ses trois grandes œuvres que par des hommes mariés. — Des abstinences consenties ; élan du Puget au matin. — Le contact de la femme pure purifie. — L’amour, ajourné par l’amour, prend en elle l’essor du sublime.