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gistrées, numérotées, n’augmente pas à Paris, et je crois, diminue un peu.


L’homme ne se contente pas d’inventer les machines qui suppriment les deux grands métiers de la femme, il s’empare directement des industries secondaires dont elle vivait, descend aux métiers du faible. La femme peut-elle, à volonté, monter aux métiers qui exigent de la force, prendre ceux des hommes ? Nullement.

Les dames nonchalantes et oisives, enfoncées dans leur divan, peuvent dire tant qu’elles voudront : « La femme n’est point une malade. » - Ce qui n’est rien quand on peut, deux jours, trois jours, se dorloter, est souvent accablant pour celle qui n’a point de repos. Elle devient tout à fait malade.

En réalité, la femme ne peut travailler longtemps ni debout, ni assise. Si elle est toujours assise, le sang lui remonte, la poitrine est irritée, l’estomac embarrassé, la tête injectée. Si on la tient longtemps debout, comme la repasseuse, comme celle qui compose en imprimerie, elle a d’autres accidents sanguins. Elle peut travailler beaucoup, mais en variant l’attitude, comme elle fait dans son ménage, allant et venant.

Il faut qu’elle ait un ménage, il faut qu’elle soit mariée.