Dans l’amour, le moment du drame est intéressant, sans doute. Mais c’est celui de la violence fatale où l’on ne peut qu’assister, où l’on n’influe que très peu. C’est comme le torrent qu’on regarde au point le plus resserré, écumant et furieux. Il faut le prendre dans l’ensemble et la continuité de son cours. Plus haut, il fut ruisseau paisible plus bas, il devient rivière large, mais docile.
L’amour est une puissance nullement indisciplinable. Il donne, comme toute autre force naturelle, une prise à la volonté, à l’art, qui, quoi qu’on en dise, le crée très facilement et facilement le modifie par les milieux, les circonstances extérieures et les habitudes.
Comment l’homme plus âgé, plus avancé, plus éclairé, initiera la jeune femme ?
Comment la femme développée, arrivée à son apogée de grâce et puissance, retient, reprend le cœur de l’homme, le relève fatigué, le rajeunit, lui rend des ailes pour planer sur les misères de la vie et du métier ?
Quel est le règne de l’homme sur la femme et de la femme sur l’homme ?
C’est une science et c’est un art. Nous en disons le premier mot. D’autres approfondiront.
Pour résumer ce qui précède :
On n’a guère pris encore l’amour que par son moment, son côté le moins instructif.
Il a un côté fatal et profond d’histoire naturelle,