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ÉPILOGUE



Une femme de génie, dans un fort bel élan de cœur, croit voir les deux Esprits dont la lutte fit le Moyen-âge, qui se reconnaissent enfin, se rapprochent, se réunissent. En se regardant de plus près, ils découvrent un peu tard qu’ils ont des traits de parenté. Que serait-ce si c’étaient des frères, et si ce vieux combat n’était rien qu’un malentendu ? Le cœur parle et ils s’attendrissent. Le fier proscrit, le doux persécuteur, oublient tout, ils s’élancent, se jettent dans les bras de l’autre. (Consuelo).

Aimable idée de femme. D’autres aussi ont eu le même rêve. Mon suave Montanelli en fit un beau poème. Eh ! qui n’accueillerait la charmante espérance de voir le combat d’ici-bas s’apaiser et finir dans ce touchant embrassement ?

Qu’en pense le sage Merlin ? Au miroir de son lac dont lui seul sait la profondeur, qu’a-t-il vu ? Que dit-il dans la colossale épopée qu’il a donnée en 1860 ? Que Satan, s’il désarme, ne le fera qu’au jour