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XI

LA CADIÈRE AU COUVENT (1730)


L’abbesse du couvent d’Ollioules était jeune pour une abbesse ; elle n’avait que trente-huit ans. Elle ne manquait pas d’esprit. Elle était vive, soudaine à aimer ou haïr, emportée du cœur ou des sens, ayant fort peu le tact et la mesure que demande le gouvernement d’une telle maison.

Cette maison vivait de deux ressources. D’une part, elle avait de Toulon deux ou trois religieuses de familles consulaires qui, apportant de bonnes dots, faisaient ce qu’elles voulaient. Elles vivaient avec les moines observantins qui dirigeaient le couvent. D’autre part, ces moines, qui avaient leur ordre répandu à Marseille et partout, procuraient de petites pensionnaires et des novices qui payaient ; contact fâcheux, dangereux pour les enfants. On l’a vu par l’affaire d’Aubany.

Point de clôture sérieuse. Peu d’ordre intérieur. Dans les brûlantes nuits d’été de ce climat africain