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Elle ne voulait pas le savoir, dans l’étrange débâcle morale qu’elle eut après ce 23 mai, en juin, sous l’influence de la molle et chaude saison. Elle subissait son maître, ayant peur un peu de lui, et d’un étrange amour d’esclave, continuant cette comédie de recevoir chaque jour de petites pénitences. Girard la ménageait si peu qu’il ne lui cachait pas même ses rapports avec d’autres femmes. Il voulait la mettre au couvent. Elle était, en attendant, son jouet ; elle le voyait, laissait faire. Faible et affaiblie encore par ses hontes énervantes, de plus en plus mélancolique, elle tenait peu à la vie, et répétait ces paroles (nullement tristes pour Girard) : « Je le sens, je mourrai bientôt. »