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XI

LA COMMUNION DE RÉVOLTE. — LES SABBATS
LA MESSE NOIRE


Il faut dire les Sabbats. Ce mot évidemment a désigné des choses fort diverses, selon les temps. Nous n’en avons malheureusement de descriptions détaillées que fort tard (au temps d’Henri IV)[1]. Ce n’était guère alors qu’une grande farce libidineuse, sous prétexte de sorcellerie. Mais dans ces descriptions même d’une chose tellement abâtardie, certains traits fort antiques témoignent des âges successifs, des formes différentes par lesquelles elle avait passé.


On peut partir de cette idée très sûre que, pendant

  1. La moins mauvaise est celle de Lancre. Il est homme d’esprit. Il est visiblement lié avec certaines jeunes sorcières, et il dut tout savoir. Son sabbat malheureusement est mêlé et surchargé des ornements grotesques de l’époque. Les descriptions du jésuite Del Rio et du dominicain Michaëlis sont des pièces ridicules de deux pédants crédules et sots. Dans celui de Del Rio, on trouve je ne sais combien de platitudes, de vaines inventions. Il y a cependant, au total, quelques belles traces d’antiquité dont j’ai pu profiter.