Page:Michelet - OC, Histoire du dix-neuvième siècle, t. 1.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mieux de l’Allemagne, et je suis frappé de la voir morte en sa victime même, au sépulcre de fer où (un État slave) la Prusse l’a inhumée.

Mes sympathies pour l’Allemagne et, en général, pour les grands peuples de l’Europe, sympathies d’autant plus françaises qu’elles étaient européennes, ont apparu surtout au Collège de France. Entouré de ces jeunes gens qui m’aimaient, j’y tenais la table d’Arthur, où tous les peuples venaient s’asseoir, me demander de leur verser la vie.

Tant que César dura, je ne pensai pas à y retourner. J’achevais l’immense monument que je devais à la France. Mais, en 1871, je crus devoir réclamer moins pour moi que pour le Collège de France, pour l’inamovibilité de ses professeurs, droit reconnu dès sa fondation, et par plus d’un ministre même.

M. Jules Simon, alors ministre, me répondit que ma chaire était régulièrement occupée. Ce que je nie. — En 1852, M. Alfred Maury, bibliothécaire très confident de l’empereur, s’y fît nommer, et, de plus, directeur des Archives, ce qui est un sous-ministère.

Même interdiction contre mes livres d’enseignement, contre le Précis d’histoire moderne,