sonniers arrivaient par centaines, que désormais il les ferait fusiller.
Le terrible nœud de la Vendée venait d’être tranché, il faut le dire, par hasard. Les Vendéens avaient échoué dans leur attaque de Gran ville ; la flotte anglaise n’avait pas paru pour les soutenir. Ils revenaient débandés, n’obéissant à personne, croyant, non sans apparence, que tels de leurs chefs voulaient les abandonner. Terribles encore par l’excès du désespoir et des misères, ils pouvaient se jeter en Bretagne. Ils revinrent plutôt mourir sur la route de leur pays. Ils coururent jusqu’à la Loire, ne purent passer, remontèrent au Mans. Chose étrange ! les républicains attendaient un général en un tel moment ! Marceau avait l’intérim ; personne n’obéissait. Westermann courait en avant, et, derrière Marceau, Kléber rejoignait comme il pouvait. Westermann, arrivant aux portes du Mans, n’attendit pas un moment, s’y précipita. Marceau le pria de s’arrêter et de prendre position : « Ma position est au Mans ! » Marceau le suit et fait dire à Kléber d’accourir. On se bat toute la nuit. Ce ne fut qu’au jour qu’une charge à la baïonnette emporta la résistance. La déroute fut épouvantable. La Vendée ne s’en est jamais relevée.
Une part considérable dans cette victoire appartenait aux administrations de Nantes, au comité, à la société populaire, et, il faut le dire, à Carrier. C’est le témoignage que lui rend, dans ses lettres, son ennemi Goupilleau, qui ne le ménage pas et signale