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rectionnelle, ne pouvant tirer parti de l’accusation de vol, renvoie Jacques Roux à Herman, au tribunal révolutionnaire. Il vit bien qu’il était mort et se frappa de cinq coups de couteau (16 janvier). Les Gravilliers ne le pardonnèrent jamais ni à Hébert ni à Robespierre ; et ils ont retrouvé cela en mars et en Thermidor.

Les robespierristes n’attendaient pas que l’homme qu’ils croyaient salir échapperait de cette façon, se lavant dans son propre sang. Ils furent assez inquiets de l’effet aux Gravilliers et dans les quartiers du centre. Ce martyr des enragés les dénonçait par sa mort, les notait de modérantisme. C’est ce qui les précipita dans une comédie plus qu’hébertiste qui étonna tout le monde.

Couthon, comme Robespierre, était la décence même, un homme très composé. Au 21 janvier, anniversaire de la mort du roi, dans un enthousiasme à froid, il demanda le bonnet rouge, que Robespierre avait toujours obstinément rejeté. Il proposa que tous les représentants, chacun portant le bonnet rouge, la pique à la main, allassent visiter l’arbre de la liberté au bout du jardin des Tuileries. Arrivée là, l’Assemblée se trouva nez à nez avec le bourreau, en face de la charrette qui menait les condamnés du jour à la guillotine. Plusieurs détournèrent les yeux et beaucoup craignirent de les détourner. Ils crurent la chose calculée, se sentirent sous l’œil de l’espionnage qui notait leurs répugnances. Bourdon (de l’Oise) rompit le len-