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Je le crois bien ; comment décider une affaire de faux, si l’on ne voit les écritures ?

La réponse du président, Herman, est admirable :

« Le président a observé avec fondement à Fabre qu’il lui suffisait de reconnaître ou désavouer les changements et altérations qui lui étaient mis sous les yeux. »

Mis sous les yeux ? mensonge atroce !… non dans les pièces originales, où l’on eût apprécié les écritures, mais dans une copie quelconque !!!…

On n’osa guère, au procès, insister sur le point des signatures que Fabre, Cambon et autres avaient données de confiance. La question grave était celle des surcharges ajoutées en faveur de la Compagnie. Sont-elles ou ne sont-elles pas de l’écriture de Fabre ? Elles avaient pour but, la première, de liquider les affaires de la Compagnie « selon ses statuts et règlements » ; la deuxième, de lui épargner un droit rétroactif dont on frappait ses transferts, « excepté ceux faits en fraude », et de restreindre ce droit à une amende.

Eh bien, les écritures examinées, étudiées, calquées avec un extrême soin, établissent non seulement que les surcharges ne sont point de la main de Fabre, mais qu’elles sont d’une écriture sans nul rapport à la sienne, sans la moindre ressemblance, qu’il était impossible de s’y tromper, de sorte qu’il a fallu absolument, pour charger Fabre d’un faux, que les juges retinssent par devers eux