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un de ses membres, auteur des Crimes des rois, craignait tellement de voir la face de Robespierre qu’aux jours où les deux comités se réunissaient, il se cachait, faisait le malade et ne venait pas. — Voulland, Jagot, Lebon, Vadier, avaient tous été ou Feuillants ou Girondins. — Voulland (d’Uzès) était une créature des Rabaut, et son nom était sur la liste fatale trouvée aux Feuillants. — Jagot siégeait à droite en 1792 à côté de Barbaroux. En mission pendant le procès du roi, avec Hérault et Grégoire, il demanda, comme eux, la condamnation, sans ajouter le mot à mort. — Lebon, prêtre marié, avait protesté (à Arras dont il était maire) contre le 31 mai, pour les Girondins. — Panis restait inquiet pour les comptes non rendus de la Commune, après les jours de septembre. — Les membres les plus indépendants étaient Ruhl et Moïse Bayle, Élie Lacoste, Louis (du Bas-Rhin). Le bon vieil Alsacien Ruhl était toutefois poursuivi par la presse pour son indulgence à Strasbourg.

Les hommes les plus exposés du Comité, sans comparaison, étaient Vadier et Amar.

Vadier, homme du Midi, vieux, faible, mobile, avait fait l’un des actes les plus décisifs de contrerévolution. Royaliste en 1791, il voulait, le jour du massacre du Champ de Mars, qu’on fit un procès à mort à la société jacobine. Robespierre, son ancien collègue à la Constituante, le maintenait en vie, croyant qu’il n’y a pas d’instrument meilleur qu’un homme perdu.

Amar, des pieds à la tête, était de l’Ancien-