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par les hommes du 31 mai, Dobsent, l’ancien président du club de l’Évêché, et d’autre part par un agitateur de bas étage, Vaneck, ami de Dobsent. L’un devenu modéré en haine des lois de Prairial, l’autre devenu exagéré, sans doute par les persécutions dont le parti robespierriste accabla les exagérés ; ils étaient d’accord en un point, la haine de Robespierre.

Celui-ci ayant demandé cinquante hommes, la section les envoya. Mais quand les municipaux qui entouraient Robespierre expliquèrent qu’il s’agissait « de le prendre sous leur sauvegarde », le commandant répondit froidement qu’il ne le pouvait, Robespierre étant décrété d’arrestation. Ils lui dirent qu’il était un poltron, un aristocrate, lui dirent que lui-même était prisonnier et le retinrent en effet[1].

D’autre part, tous leurs efforts pour emmener Robespierre étaient impuissants. Il ne voulait bouger, croyant, non sans apparence, que les Comités n’agiraient pas plus que lui.

Leur police n’étant pas à eux, que pouvaient-ils faire ? Le chef Héron était à Robespierre, le Comité de sûreté ne disposait que d’un petit chef de brigade, agent inférieur, nommé d’Ossonville, lequel s’était attaché un homme d’exécution, un Dulac, ami de Tallien.

On ne leur donna nul ordre, nulle instruction précise ; les circonstances, infiniment variables, devaient seules les diriger.

  1. Archives de la Préfecture de police, Procès-verbaux des sections, section de la Cité.