Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE III

LA CONSPIRATION DE LA COMÉDIE. — FABRE ARRÊTÉ. (JANVIER 1794).


Ironie, mobilité, élasticité de la France. — Robespierre eut peur du rire. — Terreur que lui inspirent les comiques, Fabre, Desmoulins. — Il essaye d’étouffer Desmoulins. — 11 attaque Fabre aux Jacobins. — Fabre arrêté comme faussaire par le Comité de sûreté.


Je plonge avec mon sujet dans la nuit et dans l’hiver. Les vents acharnés de tempêtes qui battent mes vitres depuis deux mois sur ces collines de Nantes accompagnent de leurs voix, tantôt graves, tantôt déchirantes, mon Dies irae de 1793. Légitimes harmonies ! je dois les remercier. Bien des choses qui me restaient incomprises m’ont apparu claires ici dans la révélation de ces voix de l’Océan (janvier 1853).

Ce qu’elles me disaient surtout, dans leurs fureurs apparentes, dans leurs aigres sifflements qui perçaient mon toit, dans le cliquetis sinistrement gai dont frémissaient mes fenêtres, c’était la chose forte et bonne, consolante : que ces menaces de l’hiver, toutes ces semblances de mort,