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principal grief, cette absence dénonciatrice qui jetait sur les Comités la responsabilité de toutes les mesures révolutionnaires. Robespierre promit que, pour cacher du moins devant l’Europe la division intérieure du gouvernement, Saint-Just concerterait avec les Comités un rapport général sur la situation.

Les uns et les autres, s’étant approchés et vus, avaient bien mieux senti qu’ils étaient inconciliables. Lesquels trouveraient les premiers le moment d’accabler les autres ? C’était l’unique question…

La seule nouvelle cependant que Robespierre était revenu au Comité, l’assurance que Barère donna à l’Assemblée que le gouvernement avait retrouvé la plus complète unité, terrifia la Montagne, spécialement les cinq ou six qui croyaient périr les premiers. Couthon, dans ses homélies aux jacobins, disait toujours cinq ou six. Tallien, Fouché, Bourdon, Fréron, Lecointre, assiégeaient les Comités : « Nous livrerez-vous ? disaient-ils. — Jamais. — Eh bien, attaquons. — Pas encore. »

Ils résolurent, voyant que les Comités ajournaient toujours, de faire leurs affaires eux-mêmes et, s’ils ne pouvaient accuser, de poignarder le tyran.