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rattacha, contre lui, à la terrible alliance de Gollot, d’Hébert.

Qui le poussa là ? Phelippeaux, le reproche de connivence hébertiste dans l’affaire de la Vendée.

Qui le poussa là ? Gaillard, le reproche de modérantisme dans l’affaire de Lyon, la mort de Gaillard, son ombre, visible à tous dans la pompe solennelle que fit la Commune à Chalier (21 décembre).

Collot n’arriva que le lendemain. Mais, avant son arrivée et dès le soir même, Robespierre renia, attaqua Camille Desmoulins, du moins le fit attaquer aux Jacobins par un rustre à lui, Nicolas, son porte-bâton, qui lui servait souvent d’escorte. C’était un grand drôle, robuste et farouche, qu’on avait fait juré, et qui eût dû être bourreau. Il s’acquitta très gauchement de la commission de Robespierre, disant du charmant écrivain, d’ailleurs représentant du peuple : « Camille frise la guillotine. »

À quoi l’autre répondit plaisamment : « Toi, tu frises la fortune… Je t’ai vu, il y a un an, dîner avec une pomme cuite ; et aujourd’hui qu’on t’a fait imprimeur du tribunal révolutionnaire, imprimeur des bureaux de la Guerre, le tribunal seul te doit cent mille francs. »

Collot, le 21 au soir, entra dans la Convention, moins comme un homme qui s’excuse que comme un triomphateur. Il conta hardiment la mort des Lyonnais mitraillés, attesta la nécessité, Toulon qu’il fallait effrayer.

Beaucoup, même des robespierristes, reçurent assez