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la bataille était gagnée. Cette victoire commandée, si on la gagnait, c’était un topique extérieur, un ajournement au mal. Mais n’y avait-t-il pas un remède intérieur, une vraie médecine, qui agît profondément et changeât définitivement la situation ?

La destinée, soigneuse, ce semble, de sauver un homme en qui, après tout, étaient tant de grandes choses et avec qui peut-être périssait la Révolution, la destinée, prodigue pour lui au dernier moment, ne se contenta pas de lui donner la victoire ; elle lui offrit la sagesse.

Un de ses nouveaux apôtres, Payan, son homme à la Commune, qu’il avait mis à la place de Chaumette, homme d’esprit, de sens et de tête, neuf aux affaires et les voyant d’autant mieux, d’une vue moins fatiguée, lui dit le mot de la situation et le vrai remède.

Le remède était la franchise, l’abandon des voies tortueuses.

N’osant dire ces choses en face, il écrivit, il lui représenta le mal immense que lui faisait l’affaire de la Mère de Dieu, l’avertissant qu’il ne pouvait se taire, qu’il devait répondre, envelopper sa réponse dans une accusation générale qui frapperait en même temps toutes les factions, mais « qu’il ne pouvait faire un tel acte sans attaquer le fanatisme, sans donner vie aux principes philosophiques de son rapport sur les fêtes, sans effacer les dénominations superstitieuses, ces Pater, ces Ave, ces épîtres prétendues républicaines », etc. Il voulait dire