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faisait. Le combat des grandes puissances se combattait sur leur dos. La Commune de Robespierre hardiment les arrêtait. Mais le Comité de sûreté à l’instant les relâchait. Ils n’en étaient que plus sauvages, plus furieux à crier. De l’Assemblée aux Jacobins et jusqu’à la maison Duplay, en face de l’Assomption, toute la rue Saint-Honoré vibrait de leurs cris ; les vitres tremblaient. La grande colère du Père Duchesne semblait revenue triomphante dans leurs mille gueules effrénées et dans leurs bouches tordues.

Que faire ? Occuper bien vite l’attention d’autre chose, remonter par un coup de force, montrer qu’on savait frapper. Une victoire au dehors, au dedans une âpre énergie de police et de tribunaux, c’était tout ce que le parti voyait de plus efficace. Tous étant terrifiés, tous tâtant pour voir si leur tête tenait encore à leurs épaules, qui pourrait songer à rire ?

Ces remèdes avaient déjà réussi. Dans son grand danger d’octobre, surpris en flagrant délit de modérantisme, il fut sauvé par Wattignies.

En janvier, serré de près par Phelippeaux et les autres pour son alliance hébertiste, il avait fait taire la meute en mordant qui le mordait, prenant et emportant Fabre.

On écrivit à Saint-Just : « Tu vaincras tel jour. » Il vainquit. Le bonheur de Robespierre lui donna encore cette grande et dernière faveur, une victoire sans Carnot, une victoire qui donnait moyen de faire le procès à Carnot, au Comité de salut public.