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CHAPITRE II

TENTATIVES IMPUISSANTES POUR ARRÊTER LA TERREUR, POUR SUBORDONNER LA ROYAUTÉ RENAISSANTE (DÉCEMBRE 1793).


{{bloc smaller|Robespierre menacé se réfugie dans la terreur. — Les Comités offrent en vain de modifier la terreur. — Robespierre fait attaquer Desmoulins et Phelippeaux. — Il fait rejeter la proposition des comités. — L’Assemblée veut subordonner les dictateurs.}


À la lecture de ce fatal numéro de Desmoulins, Robespierre fut épouvanté. La plus cruelle dénonciation de ses ennemis eût été moins dangereuse. L’innocent, trompé par son cœur, enivré, aveuglé de ses larmes, n’avait pas vu qu’il le perdait, en lui proposant d’être dieu.

Robespierre se sauva à gauche, chercha sa sûreté dans les rangs des exagérés, ses ennemis, se confondit avec eux.

On ne pouvait se dissimuler qu’à ce mot terrible (de ces mots qui font le destin) : Ouvrez les portes aux deux cent mille…, qu’à ce mot, dis-je, la foule des patriotes compromis qui avaient joué leur vie pour la République ne vissent distinctement venir