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si le Comité tout entier, laissant pleurer Robespierre et marchant à la tribune, l’eût désavoué, se fut déclaré étranger à tout ce qui s’était fait ? Bourdon (de l’Oise) avait eu le courage de poser la vraie question : L’Assemblée seule a le droit d’envoyer au tribunal un membre de l’Assemblée. Il avait été appuyé par Bernard (de Saintes), ennemi personnel des deux Robespierre. Merlin (de Douai) demanda et obtint la déclaration que l’Assemblée n’abandonnait pas son droit de décréter seule V arrestation d’un de ses membres, avec ce considérant : Attendu que ce droit de r Assemblée est inaliénable.

Battus ainsi à l’Assemblée et battus au Comité, Robespierre et Couthon exécutèrent le lendemain une solennelle reculade. Couthon assura que c’était une horrible calomnie d’accuser le Comité d’intentions si perfides. Et Robespierre s’indigna de ce qu’au lieu d’accuser le Comité absent, on ne lui demandait pas des explications fraternelles. Il se jeta de côté, dans une diversion contre Tallien, qui avait pris à la gorge un espion des comités, et enfin tomba sur Bourdon, échappant par la fureur à l’avilissement du mensonge.

Le secourable Barère avait en poche, tout à point, une belle carmagnole anglaise sur un bal masqué de Londres, où l’on avait vu une Charlotte Corday poursuivant un Robespierre de son poignard ensanglanté.

Donc on pouvait révoquer le considérant ajouté à l’article additionnel.