Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/303

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE III

ON CONSPIRE CONTRE ROBESPIERRE (MAI 1794).


Police morale. — Conspiration contre Robespierre, 24 mai. — Robespierre rappelle Saint-Just. — Adresse de Barère contre Robespierre.


L’intronisation du nouveau pouvoir fut marquée par une rigueur toute nouvelle de la police et de la censure.

La police arrêta sur les chaises des Tuileries des discoureurs imprudents qui causaient d’idées sociales, et qu’on accusa, à tort ou à droit, de prêcher la loi agraire.

L’administration des prisons, moraliste tout à coup et préoccupée de l’âme des prisonniers (sinon de leur vie), leur ôta les livres dévots qui, disait-on, pouvaient exalter le mysticisme, et les livres indévots qui les auraient corrompus.

Le coup le plus significatif frappa le théâtre. Ce ne fut pas, comme en novembre, le Comité de salut public qui agit. Ce fut tout directement un homme de Robespierre, Jullien (de la Drôme), qui, le 9 mai, assistant à une grande répétition du Timoléon de