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à Paris, y trouva un très froid accueil. On craignait de mécontenter la Prusse. On promit de faire, un peu en dessous, trois millions en assignats et quelques artilleurs, si l’on croit Niemcewicz. Mais Zayonzek affirme qu’on promit moins encore, « de faire ce qui serait possible. »

C’est par la même politique que Robespierre lui-même ne poussa pas activement les succès que son frère obtenait à l’armée d’Italie par les talents de deux étrangers qu’il s’était acquis, l’un Piémontais, l’autre Corse, Masséna et Bonaparte. Pendant qu’on forçait les Alpes, Robespierre jeune les tournait ; c’était déjà le plan de 1796. Trente mille hommes étaient en pleine Italie. On pouvait voir le changement considérable qui s’était fait dans l’esprit de l’armée. Les soldats de Robespierre (on les nommait déjà ainsi), politiques comme leur chef, passèrent comme autant de saints sur ce territoire italien, respectant images et chapelles, ne riant point des reliques. Robespierre jeune en fit sa cour à son frère, et lui écrivit cette sagesse.


On s’arrêta. L’invasion de l’Italie eût été directement contraire à la politique robespierriste. Celle

    Suisse, 54 à Gênes, etc. La France, dans l’ignorance où elle est de ses destinées, ne sait pas la malédiction qui pèse sur elle ; elle ignore que ses gouvernements ont abandonné la Pologne sept fois : 1794, 1795, 1797, 1800, 1806, 1809, 1812. C’est ce qui est mis en complète lumière dans la rare et forte brochure de Sawazkiewicz, Influence de la Pologne sur les destinées de la Révolution et de l’Empire, 1848, 3e édition (Bibliothèque polonaise de Paris).