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à-dire de regarder comme jour ordinaire le jour férié de la loi. C’était implicitement remettre au dimanche le jour du repos, revenir à l’Ancien-Régime. On trouva cela bien fort. La Commune alors, qui sentit qu’elle allait trop vite, décida que, le décadi, on ouvrirait jusqu’à midi seulement (8 messidor). En réalité, les boutiques ne fermèrent que le dimanche. Les catholiques eurent cause gagnée.

Tout cela, chose étonnante, était plus remarqué, senti en Europe qu’à Paris même. Le discours du 7 mai fît considérer Robespierre de tous les gouvernements comme l’homme gouvernemental. Dès longtemps il leur plaisait comme artisan de la guerre défensive, ennemi de la propagande, adversaire des Girondins qui avaient rêvé la croisade universelle. La rapidité avec laquelle il se saisit, en six semaines de tous les moyens du pouvoir, le désigna aux politiques comme l’homme d’ordre et de force avec qui on devait traiter. Ce fut l’objet positif d’un mémoire que le Prussien Hertzberg remit à son roi. Les trois gouvernements ligués pour le partage de la Pologne regardèrent l’organisation du pouvoir robespierriste en avril et en mai comme une heureuse compensation de l’insurrection de Pologne qui éclata le 17 avril sous Kosciuszko[1]. L’envoyé polonais, Bars, arrivé en mai

  1. Il est triste de dire qu’on refusa à la Pologne ce qu’on prodiguait aux neutres. Un discours de Saint-Just (Revue rétrospective) apprend les sommes énormes qu’on leur donna, 40 millions à la Turquie, 40 à la