Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/29

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

salut public, par l’organe de Couthon, appuya les demandes qu’on faisait contre ces agents hébertistes de la police militaire. Lebon, autre robespierriste, rapporta un propos insolent des bureaux de la Guerre contre le Comité de salut public.

L’attitude encourageante des robespierristes contre les exagérés permettait d’aller plus loin. Fabre d’Églantine, demande, enlève l’arrestation immédiate de Vincent. D’autres ajoutent : « Ronsin et Maillard. » — Décrété. — « Ajoutez donc Héron, crie Bourdon (de l’Oise) ; Héron, qui a osé prendre notre collègue Panis au collet. »

À ce nom d’Héron, tout se tut. On renvoya prudemment l’affaire au Comité de sûreté. Héron était un personnage. Homme triple, il servait et la police militaire et celle des comités ; dans les choses graves, il recevait le mot d’ordre de Robespierre.

La violence de Bourdon avait dépassé le but. Il avait frappé plus haut que les hébertistes. Néanmoins le mouvement était si fort contre l’exagération qu’il n’en continua pas moins. Le 18, sur la nouvelle qu’on reçut de la débâcle effroyable des Vendéens, le robespierriste Levasseur (homme qui n’avait jamais ouvert que des avis violents) hasarda de dire : « Il y aurait un moyen bien simple de pacifier le pays, ce serait de proclamer une amnistie pour ceux des Vendéens qui n’ont été qu’égarés. »

Une machine ingénieuse se préparait en même temps. Un frère du représentant Gauthier avait