très nettes, il ne fit pas ses affaires comme Hébert. Son fils a été laboureur ; son petit-fils, bon pépiniériste à Nevers, ruiné par sa probité même, est maintenant jardinier.
Le peuple sentait d’instinct qu’il devait être honnête homme et ne se lassait pas de l’écouter. Tout ouvrier sans ouvrage, au lieu d’aller traîner à la Grève, entrait et ne s’en allait pas sans emporter quelque bon sermon de Chaumette. Sa figure banale était entrée dans les yeux et dans la pensée populaire.
Nous avons vu comment Chaumette, fort abattu depuis décembre par la trahison d’Hébert, très docile aux comités et nullement dangereux, fut enlevé de la Commune par un simple jeu de bascule, pour équilibrer par ce coup à gauche le coup qu’on venait de frapper à droite. Jusqu’au bout, il ne put pas croire qu’on l’associât à Hébert, ayant spécialement refusé de faire appuyer par la Commune le mouvement hébertiste. Encore moins imaginait-il qu’il pût jamais être frappé comme complice de Danton et de Camille Desmoulins. C’est pourtant ce qui arriva et ce qu’on lit expressément dans le texte du jugement. Chaumette, à son grand étonnement, mourut avec la veuve Hébert et la veuve Desmoulins.
Cette affaire est la première de celles qu’on appelle les grandes fournées, et la première aussi des fameuses conspirations de prisons, meurtrières fictions que la Terreur agonisante inventa, multi-