la foudre. Hoche lança six mille hommes au delà du Rhin, sur les derrières de l’ennemi. Pais, lui-même, en cinq jours de combats, terribles, acharnés, il poussa l’ennemi à mort et le jeta vers le Rhin. Voilà l’Alsace sauvée, l’étranger chassé, le Rhin repris, conquis, gardé (et jusqu’en 1815) !
Baudot et Lacoste, justifiés par la victoire, écrivirent sèchement au Comité souverain : « Nous avions oublié de vous écrire que nous avons donné le commandement en chef au général Hoche… Si Saint-Just avait fraternisé avec nous, si nous eussions eu connaissance de vos plans, nos mesures ne se fussent pas contrariées. »
Quels étaient ces plans admirables qu’on reproche à Hoche, Lacoste et Baudot d’avoir fait manquer par leurs victoires ? On eût, dit-on, enveloppé l’armée autrichienne ; c’est ce qu’on voulait que fit Houchard pour l’armée anglaise à Dunkerque. L’idée fixe était toujours de prendre et d’envelopper. Il semble qu’on ait pas su ce qu’étaient les armées de la République. Ce n’étaient point du tout les armées impériales. Très vaillantes, elles étaient très peu manœuvrières encore ; elles étaient capables d’un élan, mais bien moins de ces opérations compliquées, si faciles à combiner dans le cabinet, si difficiles à exécuter sur le terrain avec des soldats novices, émus, spontanés, et qui, par la passion même, étaient infiniment moins propres à servir d’instruments aux calculs des tacticiens.
Il ne faut pas oublier non plus que cette armée