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Il y répondit le soir, aux Jacobins, par un autre « Jamais ! » non moins furieux. Ce que Vadier et Couthon avaient proposé et fait décréter, la reddition des comptes et l’exposé des fortunes, cette chose accordée, consentie, qu’on croyait généralement que Couthon disait au nom de Robespierre, il la combattit aigrement, soutenant que cette mesure favoriserait les fripons. C’était retenir sous le coup d’un procès, pour une époque inconnue, pour l’époque qui plairait au pouvoir, une foule de représentants, spécialement les deux cents membres qui avaient rempli des missions.

Jamais il ne se montra plus amer, plus sauvage, et cela le soir du jour où il avait obtenu l’énorme concession d’un si horrible sacrifice ! Que fallait-il donc pour l’apaiser ? Que pouvait-on prévoir de l’avenir ?… Et le surprenant objet sur qui l’orage tomba fut un Dufourny, homme fort secondaire, absolument indigne de toute cette colère royale.

L’espoir trompé, l’implacabilité visible d’un maître qui ne se contenait plus, ajoutèrent un degré cuisant de haine et d’envenimement à la douloureuse plaie que Danton laissait dans les cœurs.

Aussi quand, le 6 au matin, Couthon dit : « Nous préparons un rapport sur une fête à l’Éternel », il y eut sur la Montagne comme un grincement de dents.

Quoique Couthon n’eût pas dit le complément de la chose, qu’on ne sut qu’un mois après (liberté des catholiques), tous odorèrent le catholicisme qui