Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/171

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE III

MORT D’HÉBERT ET CLOOTZ. — ON PROPOSE LA MORT DE DANTON (24 MARS).


Billaud propose de faire mourir Danton. — Danton averti ne put rien. — Comment on endormait la Convention. — L’exécution d’Hébert précipite les choses. — La mort de Danton est résolue. — On prépare le cimetière de Monceaux.


Ce jour-là, Danton était mort. Il n’y avait pas à craindre, après une telle peur, que Robespierre voulût courir le même danger.

Quand, la nuit ou le jour suivant, il rentra au Comité, brisé de son agitation, Billaud, qui lui vit la mort au visage et qui trembla pour lui-même, dit : « Il faut faire mourir Danton. »

Billaud était la Terreur pure ; il ignorait solidement et volontairement le passé, et il n’avait au cœur aucun sens de l’avenir. La mécanique était son idée fixe, et il voulait à tout prix simplifier la machine. Ajoutez que Robespierre, ayant expédié Hérault sans la pièce de Toulon, la gardait contre Billaud. Celui-ci avait intérêt de détourner le péril vers les dantonistes.