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fois les deux factions, la paix sera passagère, vos . armées seront battues, Paris sera affamé, vos enfants seront égorgés… {Mouvement d’horreur.) Déjà les patriotes de Lyon sont au désespoir ; les amis de Chalier, de Gaillard, sont proscrits en ce moment ; ils écrivent qu’ils n’ont de remède que celui de Gaillard et de Caton. »

Ainsi, par un revirement bien inattendu, après avoir le matin prêché l’économie du sang, le soir il reprit tout à coup le drapeau sanglant des ultra-terroristes de Lyon qui accusaient Fouché et Collot de modérantisme !

Telles furent les péripéties de cette étrange journée, où Robespierre, pendant une heure, se trouva nu et désarmé, comme au 9 thermidor.

La chose n’avait tenu à rien. Si Héron eût été arrêté, les dantonistes régnaient.

Leur épée était] trouvée. Brune eût mis la main sur les mouchards d’Héron et Westermann eût sabré le charlatan Henriot. Ce n’était pas sans motif que ce hardi Westermann, après sa victoire du Mans, était venu à Paris et s’était justement logé au milieu des sans-culottes, près de la maison de son ami Santerre, dans la grande rue du grand faubourg.

Mais l’Assemblée, dominée par la droite et le centre, rendit la force à Robespierre.