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et l’absent, le pauvre Chaumette. Ruhl voulut quitter le fauteuil pour répliquer, mais Danton : « Si ma parole a trahi ma pensée, pardonne-moi. Je te pardonnerais moi-même en pareille erreur. Vois en moi un frère qui a exprimé librement son opinion. » Ruhl, à ces mots, se jeta dans les bras de son collègue.

Noble élan et courageux ; il y avait déjà du péril à se déclarer ami de Danton. La Convention applaudit, couvrant de sa sympathie, de son enthousiasme et de ses larmes l’embrassement des deux amis qui devait être le dernier.