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Rhin, celui du pur et vaillant Soubrany, le vainqueur des Espagnols, iront dans la gloire éternellement avec ceux des grands hommes du Comité.

Combien d’autres, mis par le devoir dans des positions moins brillantes, égalèrent leur dévouement ! Nous pouvons dire hardiment que trente représentants du peuple ont mérité, pour leurs missions seules, d’être mis au Panthéon. Que serait-ce si l’on ajoutait les travaux intérieurs de l’Assemblée, de ses infatigables commissions, ces travaux poussés au delà de toutes les forces humaines, ces jours de labeur acharné, ces nuits sans sommeil ? À regarder l’entassement énorme de ce que fît la Convention, on est tenté de croire que le temps, en ces années, changea de nature, que ses mesures ordinaires perdirent toute signification. Les jours furent au moins doublés ; on peut nommer cette Assemblée l’Assemblée qui ne dormit pas.

Pour juger équitablement la Convention et surtout les représentants en mission, il fallait, de la situation meilleure de 1794, se reporter à la crise du milieu de 1793. Combien ces premières missions différaient de celles qui suivirent ! En 1794, il y avait encore du désordre, mais des forces énormes, les armées les plus nombreuses, des administrations créées. Les hommes de 1793 ne trouvèrent rien, créèrent tout.

Leur situation fut terrible. Plusieurs furent assassinés, plusieurs près de l’être. Presque tous n’étaient appuyés que d’une minorité minime. Baudot, par