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CHAPITRE XI

2 JUIN. — ARRESTATION DES GIRONDINS



Victoire des Vendéens à Fontenay, 24 mai. — La Vendée s’organise. — Fatalité de la situation. — L’Assemblée fatiguée de défendre les Girondins. — Les prêtres conventionnels haïssent la Gironde. — Pourquoi les Girondins ne se retirèrent pas. — Courage de Madame Roland. — Le Comité de salut public complimente l’insurrection et croit la lasser, 1er juin. — Il lui oppose une faible résistance. — L’Évêché accuse et repousse les Jacobins. — La nuit du 1er au 2 juin. — Comment on force la garde nationale de s’armer. — Les Girondins accablés par la nouvelle du massacre de Lyon, qui arrive le 2 juin au matin. — Dernier effort du Comité de salut public. — Dévouement de Danton. — La Convention résiste à la Commune. — L’insurrection concentrée dans les mains des Jacobins, qui arrêtent un des chefs de l’insurrection. — La Montagne elle-même défend la droite. — Les Jacobins abandonnent leur plan d’insurrection morale. — Démission de quatre représentants. — La Convention prisonnière. — Indignation de la Montagne. — Réclamation des dantonistes. — Les Jacobins ont consigné l’Assemblée. — La Convention sort de son enceinte et passe dans la cour du Carrousel. — Le général Henriot. — Il fait pointer ses canons sur la Convention. — Fluctuation de Danton. — La Convention au jardin des Tuileries. — Elle est arrêtée par Marat. — La Montagne seule décrète l’arrestation des Girondins. — Paris, le soir du 2 juin. — Pourquoi ces faits ont été ignorés jusqu’ici. — Caractère contradictoire de cette époque : Grandeur morale dans la violence même.


Le Comité de salut public, pendant ces lugubres jours, était comme anéanti sous la grêle effroyable des désastres dont la nouvelle lui venait coup sur coup. Il osait à peine en parler. Le peu de mots qu’il aurait dit eût fait égorger la Gironde.