Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 6.djvu/72

Cette page a été validée par deux contributeurs.

deux heures et demie, une heure si avancée de la journée, sans pouvoir faire la moindre chose, il fallut bien que ces terribles dictateurs de l’Évêché s’humanisassent et reçussent au partage du pouvoir le Département de Paris et l’autorité jacobine.

Ces circonstances toutes nouvelles, inconnues à la Convention, expliquent le doucereux discours par lequel Couthon l’amusait à la même heure : Il était impartial, ni de Marat, ni de Brissot ; il n’était qu’à sa conscience. Personne n’était plus que lui affecté des mouvements, des interruptions des tribunes. « On parle d’insurrection ; mais où est l’insurrection ? C’est insulter le peuple de Paris que de le dire en insurrection. » Couthon poussait la douceur jusqu’à croire que ses collègues n’étaient que trompés, qu’une faction infernale les retenait dans l’erreur : « Rallions-nous, supprimons les Douze, la liberté est sauvée. »

« Oui, rallions-nous, dit Vergniaud. Je suis bien loin d’accuser la population de Paris. Il suffit de voir l’ordre et le calme qu’elle maintient dans les rues pour décréter que Paris a bien mérité de la Patrie. »

Ce mot fut avidement saisi de la Montagne, décrété unanimement.

La droite reprenait avantage ; un député peu connu demanda qu’on fît recherche de ceux qui avaient sonné le tocsin, tiré le canon.

Des députations arrivent pour désavouer l’émeute ; une spécialement, qui résuma toutes les demandes