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exemple, qui était maître de pension, avait armé de fusils, empruntés à sa section, six hommes de sa maison, ses régents probablement ou maîtres d’étude. Faibles moyens, petits mouvements isolés, individuels, qui ne faisaient que mieux ressortir l’impuissance du mouvement général, et lui donnaient trop l’apparence d’une insurrection d’amateurs.

À deux heures et demie, le conseil général avait fait taire le tocsin, qui devenait ridicule, personne n’y prenant plus garde. Il recevait une solennelle députation des Jacobins. Ceux-ci, se portant héritiers de la défunte insurrection, la reprenant dans les termes primitifs de la pensée jacobine (une insurrection morale), vinrent déclarer à la Commune qu’une assemblée des commissaires des sections s’était organisée chez eux, de concert avec les autorités du Département, et qu’elle avait formé un comité de salut public pour toutes mesures nécessaires que les quarante-huit sections seraient tenues d’exécuter : « C’est ce comité qui vous parle, dirent-ils aux gens de la Commune ; nous venons siéger au milieu de vous. »

L’Évêché eût bien voulu rester seul maître à la Commune. Le matin, lorsqu’il était fort, redouté, irrésistible, il en avait tiré un ordre qu’on placarda dans Paris, de n’obéir qu’au comité révolutionnaire et au conseil général assemblé à l’Hôtel de Ville, c’est-à-dire de ne pas obéir au Département et aux délégués, assemblés aux Jacobins. Mais, arrivés à