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avait convoqué le 29 les membres du Département, et dominant par son influence, comme agent de Robespierre, la violence de Maillard (qui était aussi membre du Département), il en avait tiré un arrêté : Le 31 mai, à neuf heures du matin, les sections enverront des commissaires à la salle des Jacobins, où doivent se trouver les autorités constituées. Robespierre néanmoins hésitait encore le 29. Cet arrêté, principe de son insurrection morale, ne fut envoyé que le 30 au soir, lorsque l’insurrection brutale fut déchaînée par l’Évêché.

La convocation jacobine, tombant le soir dans les sections, les tira d’un grand embarras. La plupart venaient de recevoir une dernière et violente sommation de l’Evêché pour envoyer leurs commissaires. La chose se discutait. La discussion s’interrompt, on l’abandonne, on l’oublie ; on décide qu’on ira de préférence aux Jacobins. Telle section, qui devait envoyer à l’Évêché, désigna le même homme pour aller aux Jacobins et à la même heure ; auquel des deux ordres obéirait-il ? Au second certainement, l’assemblée des Jacobins étant celle des autorités du Département, réunies en corps, tandis que l’Évêché n’avait que l’appui furtif, indirect de la Commune.

L’Évêché vit qu’il n’avait plus à attendre aucun accroissement de forces, et il agit dans la nuit. Il avait du temps encore ; la réunion des Jacobins ne devait avoir lieu que le matin à neuf heures.

Entre minuit et une heure, l’Évêché dépouilla, vérifia les pouvoirs qu’il avait des sections. Étaient-