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abattu. Il voyait que les violents, en brusquant le mouvement, allaient probablement tout perdre. Il s’effaça, s’aplatit et (pendant que les Jacobins travaillaient les sections), il s’annula en public. Il était exténué, disait-il, ne pouvait se faire entendre. Sa voix si forte et si perçante le 26 au soir fut tout à coup, le 28, pulmonique, asthmatique, éteinte : « Je réclame votre indulgence, dans l’impossibilité physique où je suis de dire tout ce que m’inspire ma sensibilité pour les dangers de ma patrie. » Et, le 29, aux Jacobins : « Je suis incapable de prescrire au peuple les moyens de se sauver. Cela n’est pas donné à un seul homme, à moi qui suis épuisé par quatre ans de révolution. Ce n’est pas à moi d’indiquer ces mesures, à moi qui suis consumé par une fièvre lente, par la fièvre du patriotisme. »

L’Évêché allait trop vite. Par sa violence imprudente, il rendit force aux Jacobins.

À Saint-Paul, rue Saint-Antoine, les violents, pour mettre un des leurs à la présidence, avaient fait pleuvoir sur le dos de la section toutes les chaises de l’église. Ils chassèrent la moitié de l’assistance pour gouverner l’autre.

À Saint-Roch, où s’assemblait la section de la Butte-des-Moulins, Maillard fit un singulier essai de terreur. Le 27, dans ce jour de crise où la section envoya des forces à la Convention, il vint voir si sa figure, bien connue, paralyserait l’ennemi. Le fanatique voulait aussi probablement être insulté ; il ne l’obtint pas. Le président dit simplement que